Sur un budget total du plan qui s’élève à 4.622 milliards de FCFA, l’Etat togolais devait injecter 1.623 milliards et les privés devaient investir 2.999 milliards.Le ministre des finances, peut-il dire aux Togolais combien l’Etat a déjà investi à ce jour dans le PND ? Les investisseurs étrangers qui se bousculaient aux portillons nous disait-on, combien de milliards ont-ils déjà mis dans la corbeille ? Et quels sont les réalisations effectives sur le terrain au bénéfice de la population ? Y a-t-il une évaluation indiquant le taux de réalisation ? Le miracle du PND, est-il toujours devant nous ?
Ce sont des questions légitimes auxquelles les Togolais, au nom de qui tout cela est fait,souhaitent avoir des réponses.
Alors qu’il engage un quatrième mandat qui lui offre vingt ans de pouvoir absolu, Faure Gnassingbé a annoncé qu’il s’occupe enfin de social. Plusieurs années après cette annonce, les Togolais sont toujours dans une misère sociale, comme l’illustre l’absence de scanner fonctionnel dans les hôpitaux publics. C’est symptomatique. Lancé à grand renfort de publicité à Lomé avec la participation de tous ceux qui comptent dans la République, sans oublier les ambassadeurs et le chef de l’Etat en Guest Star, où en est-on avec le Plan National de développement trois (3) ans après ? Un plan qui s’étale sur la période 2018-2022.
On se souvient du marathon à travers tout le pays pour la promotion de ce plan. En paradant dans les capitales du monde à grand renfort de communication de lobbyistes chèrement payés, de nombreuses rencontres ont été organisées pour promouvoir le plan avec l’engagement personnel du chef de l’Etat en habits de VRP. Puis s’en est suivi un ensemble de classements ronflants de Doing Business et autres instruments de notation présageant logiquement une déferlante d’investisseurs prêts à soutenir ce plan.
Aujourd’hui, on n’entend pratiquement plus parler de PND dans les médias publics ni privés. Alors qu’il fut un temps, les médias en étaient bien gavés. Même des clubs privés, démembrements du parti au pouvoir, organisaient des fêtes dans un entre-soi bien confortable. On y louait le PND et on y vantait les performances du Doing Business. On chantait, on dansait, on s’en donnait à cœur joie. Les infographies émanaient de toutes les officines du pouvoir et inondaient les réseaux sociaux pour célébrer le Nirvana promis par le PND. Les rues étaient décorées de panneaux géants auréolant ce plan de toutes les vertus. Les communicateurs se sont frotté les mains, ils semblent être les premiers prestataires à tirer bénéfice de ce plan. Au moins ça !
Pourquoi s’est-on subrepticement glissé dans un silence assourdissant qui semble se déployer autour de ce plan ? S’est-on subitement aperçu que ce plan ne tiendra pas ses promesses, comme cela a été le cas pour les plans précédents ?
Bien entendu on n’est pas encore à la fin de la période, mais après trois ans de réalisations sur quatre on peut tout de même se faire une idée de la progression, même si l’on n’a pas eu droit en 2020 à un point de contrôle à mi-parcours comme cela aurait dû se faire.
Gamesu
Nathaniel Olympio
Président du Parti des Togolais